Annonce du CCA :
« Chère lectrice, cher lecteur,
Dans l’introduction de notre récente publication Une portion du présent : les normes et rituels sociaux comme sites d’intervention architecturale, Giovanna Borasi réfléchit sur la manière dont, dans les sociétés capitalistes traditionnelles, « l’accession à la propriété était considérée comme une étape importante de la vie qui représentait la stabilité, une composante de l’ordre social et un moyen de constituer un patrimoine générationnel. » Aujourd’hui, toutefois, « la propriété est synonyme de spéculation effrénée, de division des classes et d’inégalité sociale » et « les maisons sont intégrées dans les flux mondiaux de capitaux financiers ».
Alors que nous entrons dans le dernier mois d’une enquête d’un an sur l’évolution des normes sociétales et leurs implications pour l’environnement bâti, nous lançons un projet pilote qui explore l’institution de la propriété privée en étudiant ses documents et ses dispositifs, c’est-à-dire la manière dont les relations vis-à-vis la propriété sont élaborées par des mécanismes juridiques et bureaucratiques. Cette recherche est présentée sous un format inédit qui se veut à la fois un dépôt de documents, de dessins et d’imprimés éphémères, et un projet de médias sociaux visant à engager le dialogue avec des penseurs et des designers qui conçoivent des modèles de propriété plus équitables.
Dans l’ouvrage Property and Justice de 1996, le professeur de droit britannique James W. Harris a écrit que « le néophyte, dit-on, conçoit la propriété comme la relation d’une personne à une chose, tandis que le juriste sait que les intérêts de propriété concernent toujours les relations entre personnes concernant l’utilisation ou l’exploitation des choses ». Comment pouvons-nous reconfigurer ces relations afin que la réciprocité avec la terre, la nature et la communauté devienne la règle? Nous commençons par examiner les documents – lois, études de propriété, actes de propriété, annonces publicitaires – en reconnaissant que, dans leur matérialité fine comme du papier, ils ont une influence immense en tant qu’outils de médiation, et que, comme registres banals de la bureaucratie, ce sont des leviers puissants pour l’État et ses agences. En commençant avec des éléments de notre propre collection, nous réfléchissons sur l’autorité de tels documents à travers les conventions et les limites qu’ils établissent, comme produits de leur design. »
Pour visiter le site internet du Centre Canadien d’Architecture…
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